Lorenzo Lotto
Lorenzo Lotto (Venise, 1480 – Lorette, 1556) est un peintre italien qui a été actif entre la Vénétie, Bergame et les Marches. « Les dernières années de sa vie lui procurèrent bonheur et tranquillité d’âme, et qui plus est, lui apportèrent la vie éternelle. Ce qui ne lui serait peut-être pas arrivé s’il avait été impliqué autrement dans les choses de ce monde, lesquelles trop pesantes à qui place en elles sa fin dernière, ne laissent jamais l’esprit s’élever vers les biens véritables de l’autre vie, que sont la béatitude et la félicité. » - Giorgio Vasari, Vie des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes, 1568. BiographieIl passa son enfance et son Adolescence à Venise où il fut formé. Élève de Giovanni Bellini selon Vasari, pour qui Lotto, « ayant imité un temps la manière de Bellini, s'attacha ensuite à celle de Giorgione », il est plus souvent présenté comme l’élève d’ Alvise Vivarini, en considération de la sévère monumentalité de ses premières oeuvres. Entre 1503 et 1504, il est documenté pour la première fois comme peintre à Trévise, où il exécute, en 1505, le Portrait de l’évêque Bernardo de’ Rossi, protagoniste de la vie culturelle trévisane. L’oeuvre austère, exposée au Musée napolitain de Capodimonte, par sa plasticité et son sens aigu de la psychologie, trahie des influences antonellienne et nordique, tout en montrant une personnalité stylistique déjà formée. L’Allégorie du Vice et de la Vertu, aujourd’hui à la National Gallery de Washington, décore le couvercle qui jadis protégeait le portrait. Lotto y réalise une image cryptée à travers l’élaboration originale de motifs allégoriques comme dans l’Allégorie de la Chasteté de 1505, autre couvercle d’un portrait non identifié, présentant en son centre une figure féminine rêveuse, sur laquelle un angelot ou un Génie ailé déverse des pétales de fleurs ; à gauche, un Satyre se penche derrière un tronc pendant qu’à droite, un autre s’adonne à des libations ; chez la femme, la voluptas, l'inclination au plaisir, est atténuée par la quies, un état en suspens de vision purificatrice loin de l'abandon inconscient au rêve. Lui succéda le grand retable de l’église Santa Cristina al Tiveron, hameau de Quinto di Treviso, extraordinaire Sacra Conversazione de 1505, qui, prenant pour modèle le retable bellinienne de San Zaccaria, adopte une composition plus fermée. Soulignée par l’entrecroisement des regards et des attitudes des personnages sacrés, elle est immergée dans une lumière froide et changeante, très éloignée de la production vénitienne d’alors ; Lotto, dans cette oeuvre et dans les suivantes, se tourne vers l’art de Dürer et des pays nordiques, dont il adopte le Réalisme des détails, le pathétique de la représentation et cette vision d’une nature mystérieuse et inquiétante. Avec l’Assomption du Duomo di Asolo et le Portrait du jeune homme à la lampe, du Kunsthistorisches Museum de Vienne, tous deux datés de 1506, se conclut l’expérience trévisane. L’homme représenté s’appelle Broccardo Malchiostro, jeune ecclésiastique, secrétaire de l’évêque Bernardo de' Rossi. Son identité est suggérée par les fleurs d’ Artichaut brodées sur la toile de Brocart, que l’on retrouve sur ses armoiries, et par le jeu de mots BROCCATO - CARDO - BROCCARDO. La lampe que l’on aperçoit en haut à droite, sur un fond obscur, derrière le rideau, renvoie à la conjuration ratée organisée en 1503 contre lui et l’évêque de’ Rossi. Fort d’une notoriété acquise en peu de temps, le peintre est invité en 1506 dans Les Marches par les dominicains de Recanati, avec lesquels il entretiendra sa vie durant de bons rapports. En 1508, il termine le grand polyptyque de l’église Saint-Dominique, désormais conservé à la pinacothèque communale. Dans une architecture traditionnelle, s’y déploient des figures monumentales et mobiles, immergées dans une pénombre parcourue de forts contrastes lumineux. L’oeuvre conclue le cycle de l’activité juvénile de Lotto, désormais peintre mature et conscient de ses propres moyens. Après un bref retour à Trévise, en 1509, il est appelé à Rome par le pape Jules II pour participer à la décoration de ses appartements au Vatican. Le Saint Jérôme pénitent, est un thème récurrent chez Lotto qui en 1506, puis, sans doute en 1509, en réalise deux versions. Dans celle du Château Saint-Ange, influencée par l’univers culturel romain, la palette s’éclaircit, immergeant le saint dans un paysage moins nordique, plus solaire, mais que le caractère anthropomorphe des éléments naturels (tronc noueux près du Lion, racines en forme de main griffue, arbre accroché à l’éperon rocheux, derrière le saint) rend inquiétant. On dit que l’impact de la cour pontificale et de la grande officine romaine, où travaillaient les Lombards Bramante, Bramantino et Cesare da Sesto, les Siennois Sodoma et Domenico Beccafumi, Michelange et surtout Raphaël, aux côtés duquel il dut travailler, bouleversa le talentueux mais renfermé Lorenzo : il quitta Rome en 1510 pour ne plus y revenir, débutant l'inquiet vagabondage qui le mènera à une situation de marginalisation, tant souhaitée que subie. Son retour dans les Marches est documenté par un contrat signé le 18 octobre 1511 avec la Confraternita del Buon Gesù de Jesi, pour une Déposition destinée à l’église de San Floriano et désormais exposée à la pinacothèque locale. Il y eut aussi ce passage à Recanati, où il peint la Transfiguration de l’église Santa Maria di Castelnuovo, aujourd’hui exposée à la pinacothèque. Le tableau est structuré selon un modèle raphaélique, contre lequel pourtant le peintre réagit, avec de soudains accès expressionnistes, une composition complexe, et des figures aux attitudes tourmentées. Le classicisme romain triomphant a certainement troublé les certitudes vénitienne et nordique de Lorenzo, sans jamais le convaincre de son efficacité. Les chefs-d’oeuvres de BergameAvec le déménagement à Bergame, réalité culturelle en marge du débat intellectuel des centres majeurs, les inquiétudes couvées à Rome et exprimées dans les peintures des Marches s’apaisent. Lotto est désormais libre de s’exprimer dans ce que l’on peut appeler un art provincial, choix qui s’avéra perdant face au grand mouvement romain. L'artiste, stimulé aussi par les commandes locales, tenta une synthèse entre l’art « nouveau » vénitien et la tradition lombarde, venant en contact avec l’oeuvre de Gaudenzio Ferrari et peut-être aussi du Corrège. Certainement, il approfondit sa connaissance de l’art nordique, en particulier celui d’ Hans Holbein, par l’étude des gravures. Sans doute à cause du siège impérial de Bergame, il termina le grand retable Martinengo, commandé en 1513 pour l’église Saint-Étienne et Saint-Dominique seulement trois ans plus tard ; le retable, privé de cadre, cimaise et prédelle, est conservé dans l’église San Bartolomeo. Lotto, de façon inhabituelle, y dispose les figures devant la perspective de la nef, et non sur le fond de l’abside, à la limite entre ombre et lumière. Au coeur de cette structure architectonique classique, ornée de drapés et ouverte sur la coupole, pleut une lumière céleste. Deux anges tiennent symboles et cartels sur lesquels sont inscrits ces mots : DIVINA IUSTITIA SUAVE IOGUM. Il devient le protagoniste de la culture picturale bergamasque peignant intensément : Suzanne et les vieillards, aujourd’hui aux Offices, date de 1517 et l’Adieu du Christ à sa Mère de Berlin, de 1521. Dans cette oeuvre, il ouvre encore largement l’architecture sur un jardin lumineux. Les figures monumentales y rappellent, par leur pathétique expressif et populaire, les statues de Gaudenzio Ferrari au Mont Sacré de Varallo. Il se libéra, en revanche, de l’apparat architectonique dans le Retable de Saint Bernardin, de 1521, disposant la scène en pleine campagne. La Madone et l’Enfant, à l’ombre d’un rideau tendu par quatre anges, peints en fort raccourci, sont entourés des saints Joseph, Bernardin, Jean-Baptiste et Antoine. « Sous le léger voile la sacra conversazione perd toute ritualité, devenant aimable et familière: par un geste démonstratif, de presque roturière, la Madone semble déclarer (et dicter à l’ange au premier plan) que la source de toute vérité se trouve dans le Christ enfant bénissant. » - Argan Le regard pénétrant que l’ange aux pieds du trône adresse au spectateur veut établir un lien, l’impliquant dans une conversation à laquelle tous peuvent et doivent participer. La Pala di Santo Spirito, du nom de l’église bergamasque où elle est exposée, est contemporaine et de composition analogue, même si la représentation en est moins populaire ; dans le saint Jean-Baptiste enfant on peut voir une référence à Léonard tandis que les anges couronnant la Madone s’inspirent du Corrège. En 1524, Lotto reçoit du comte Giovan Battista Suardi, membre d’une famille aux sympathies protestantes, la tâche de décorer l’oratoire privé annexé à leur villa de Trescore Balneario. La décoration, exécutée au cours de l’été 1524, comprenait le plafond, peint à fresque avec une pergola en trompe-l’oeil où s’ébattent des putti, le mur principal avec l’Histoire de sainte Catherine et sainte Madeleine et les deux murs latéraux avec, d’un côté, l’Histoire de sainte Brigide et de l’autre, l’Histoire de sainte Barbe ; le programme iconographique célèbre la victoire du Christ sur le Mal, annoncée par les prophètes et les sybilles, et confirmée par la vie des saints. La représentation de l’Histoire de sainte Brigide est interrompue par deux fenêtres sur les murs de l’oratoire ; Lotto est alors contraint de réaliser trois scènes distinctes, chacune contenant divers épisodes de la vie de la sainte, reliés par un faux mur sur lequel figurent des tondi où prophètes et sibylles se font faces. Dans La prise d’habit de sainte Brigide, où l’on voit la famille du commanditaire, la scène principale se déroule devant une abside ; une nature morte d’objets sacrés est peinte sur l’autel, peut-être en souvenir de la Messe de Bolsene de Raphaël. Les ruines à droite de l’église ouvrent la perspective sur une Veduta dans laquelle s’inscrit L'offrande de sainte Brigide. Derrière la grande figure du Christ - vie, sont racontées les Histoires de sainte Barbe. Le Christ y tend ses doigts prolongés en sarments que des hérétiques, grimpés sur des échelles et munis de serpettes, tentent de couper. Enfermés dans des médaillons, des saints tentent de les repousser ; au second plan, sur fond d’édifices et de perspectives paysagères sont disposées des figures plus petites, s’illustrant dans une série de brillants épisodes, conclut par une scène de marché ; Lotto créa ici une histoire sans héros, anecdotique, et comme telle, proche des représentations du nord de l’Europe. Cette démarche antirhétorique et donc anticlassique, est accusée par les accords inhabituels de teintes (le jaune avec le violet, le rose avec le vert, le blanc avec le brun). L’hostilité vénitienne En 1525, Lotto retourne à Venise, mais conserve des commandes à Bergame et dans les Marches. Dans l’ Annonciation peinte pour l’église Santa Maria dei Mercanti à Recanati, aujourd’hui au musée Villa Coloredo Mels, Lotto renverse l’interprétation du thème proposée par Le Titien dans l’ Annonciation de Trévise : « la Vierge du Titien est une reine en prière qui se tourne noblement pour recevoir en son palais le messager divin. La Vierge de Lotto est une brave fille ; le messager la surprend pendant qu’elle prie dans sa chambre ; elle n’ose même pas tourner la tête ; son geste, presque de défense, est celui de qui se sent touché au coeur par un appel soudain. Le miracle est si concret que le chat l’aperçoit et s’échappe. Pour rendre ce miracle palpable, le Père éternel est mis en scène donnant l’ordre à l’ange d’entrer. Le messager divin surgit au beau milieu d’un flot de lumière dont on ne sait si elle est naturelle ou céleste. Nous avons déjà vu quelque chose de similaire dans le Songe de sainte Ursule de Carpaccio. C’est tout le sens de cet intérieur dont la pénombre s’oppose au jardin lumineux. Les formes régulières de ses arbres, de même que, dans la pièce, le grossier tabouret, l'essuie-main suspendu, le chandelier sur l’étagère, la console éclairée par le rais de lumière tombant du fenestron tout confère des accents quattrocentistes à l’oeuvre. » - Argan Le Saint Nicolas en Gloire, de 1529, premer retable peint à Venise, pour l’église du Carmine, est considéré par Ludovico Dolce, le biographe de Titien, comme étant de médiocre coloris. Lui échappait alors la nouveauté du paysage, un nocturne très moderne, vu en contre-plongée. De Bergame lui vint la commande de dessins pour la décoration a intarsio des stalles du choeur de l’église Sainte Marie Majeure, marqueteries exécutées par Giovan Battista Capoferri ; Lotto fournit une cinquantaine de cartons pour le transept et les stalles du choeur, où il représente des épisodes de l’histoire biblique avec efficacité et sens de la synthèse. Fortement suggestifs, les panneaux destinés à protéger les marqueteries du choeur témoignent de l’intrication de la religion et de la culture alchimique, procédé typique du Cinquecento. Les "imprese hiéroglyphiques" que Lorenzo dessina sur les conseils des érudits bergamasques du Consortium de la Miséricorde, dévoilent les correspondances latentes entre les différents épisodes bibliques et la vérité ésotérique, tirée du savoir alchimique. Dans la grandiose Crucifixion de Monte San Giusto, peinte en 1531, il réaffirme sa conception de la représentation populaire du fait religieux, qu’il dramatise jusqu’à anticiper Le Caravagge ; en 1532, il envoie à la confraternité de Santa Lucia de Jesi la Sainte Lucie devant le juge, exemple de colorisme brillant et de composition animée, où une lumière changeante s’attarde sur les détails d’une manche gonflée, d’un chapeau traînant sur le sol, de la baguette impuissante du juge, et sur les diverses expressions des personnages. Entre 1534 et 1539, Lotto est à nouveau dans les Marches : il y invente, pour les dominicains de Cingoli, une très complexe et joyeuse Madone du Rosaire. Derrière la Vierge, enfermés dans quinze tondi, il représente les Mystères du Rosaire. À ses pieds, il peint trois angelots répandant des pétales de roses. De retour à Venise, au faîte de la gloire maniériste du Titien, il réalise en 1542 pour l’église de Saint-Jean et Saint-Paul un Saint Antonin faisant l’aumône : « Le renvoi à Carpaccio est évident À l’emphase bouleversante des gloires titianesques, Lotto, par son horreur de la Rhétorique, oppose l’image ostensiblement bourgeoise d’une Bureaucratie des grâces. Le saint y lie scrupuleusement les suppliques rassemblées par un acolyte, tout en écoutant les anges lui parler à l’oreille et en donnant ses instructions à celui préposé à la cassette. Foi et providence, donc, ne sont pas des entités transcendantes mais des faits de ce monde, l’expression d’une réalité sociale : ce qui est une pensée d’une modernité que Titien, pourtant dernier des grands humanistes, n’a jamais conçue. C’est une modernité qui se traduit par la surprenante nouveauté picturale des pauvres entassés au premier plan dans une zone qui appartient pour une part au tableau et pour l’autre au spectateur, ainsi mêlé à cette masse de dévots implorants. Pour la première fois, à l’inverse du choeur qui commente l’action, nous avons une foule qui y participe. » - Argan Les dernières années Le dernier retable peint à Venise est la Madone et les saints de l’église San Giacomo dell’Orio, de 1546, année où il rédigea son testament : « Si, dans ce testament je ne fais pas mention de parents de sang, c’est parce que ces rares personnes sont déjà à l’aise et n’ont pas besoin du peu de bien dont je dispose ; ils m’excuseront donc ». En 1548, Pierre L'Arétin lui envoie une lettre, teintée de son habituelle ironie, dans laquelle il vante la supériorité du Titien : « (…) être dépassé dans le métier de peindre ne peut se comparer au fait de ne point trouver son égal en matière de dévotion. Ainsi, le ciel vous récompensera d’une gloire qui dépasse la louange de ce monde » . Des soupçons de luthérianisme pèsent alors sur lui. Après avoir vendu ses quelques biens, il retourne définitivement en 1549 dans les Marches. En 1550, il peint à Ancône, pour l’église de saint François, une Assomption ; pour gagner un peu d’argent, il organise une loterie dont les prix sont ses peintures et dessins invendus. En 1552, il entre à la Santa Casa de Lorette, où il est fait oblat, deux ans plus tard. La Présentation au Temple, du Palais apostolique de Lorette, peinte d’une main tremblante, comme toujours sans aucune rhétorique mais riche d’une pénétrante émotion, est sa dernière toile : en haut à droite, pointe la figure d’un vieillard à longue barbe blanche, dans laquelle on a voulu voir le dernier salut du peintre. Le portraitiste Lorenzo Lotto fut un très grand portraitiste parce qu’il considérait chaque individu non comme le protagoniste d’une histoire, mais comme une personne quelconque, une parmi tant d’autres, avec laquelle on parle et on se comprend. A l'opposé de ceux du Titien, les portraits de Lotto sont les premiers psychologiques: ce ne sont évidemment pas des portraits d’empereurs ou de papes, mais des gens de la petite noblesse ou de la bonne bourgeoisie. Dans le nombre, figurent aussi ceux d’artistes, d’hommes de lettres ou d’ecclésiastiques. Sa grande découverte, qui fait la modernité de Lotto, est précisément celle du portrait comme dialogue, échange de confidence et de sympathie, entre un soi et un autre. Ils sont des témoignages authentiques et crédibles, même si la description physionomique n’est pas plus minutieuse que dans les portraits du Titien. Car, plutôt que de fixer le personnage tel qu’il est objectivement, Lotto préfère le montrer à l’instant où il se qualifie, où il s’adresse à un autre, et se prépare à un rapport humain sincère. Il ne dit pas : « admire-moi, je suis le roi, le pape, le doge, je suis le centre du monde » ; il dit plutôt : « voilà comment je suis fait à l’intérieur, voilà quels sont les raisons de ma mélancolie ou les fondements de ma foi, voilà quelles sont mes sympathies ». Dans le portrait-dialogue, l’attitude du peintre est celle d’un confesseur, d’un interlocuteur qui pose les questions et interprète les réponses. La beauté qui irradie, comme une lumière intérieure, de ses personnages n’est pas une beauté naturelle, ni même une beauté spirituelle ou morale, mais simplement la beauté intérieure trahie, plus que révélée, par un regard, un sourire, la pâleur transparente d’un visage ou la molle attitude d’une main» (Argan). Fortune critique « On peut dire des yeux de la Vierge dans l’Annonciation de Recanati, qu’ils sont les plus émouvants de la peinture. Ecarquillés, avec des pupilles grandes comme de sombres lacs plongés dans l’obscurité; lacs du coeur, où l’âme se dévoile et s’effarouche, tremblant de se confesser, presque troublée par trop d’innocence . Chef-d’oeuvre de l’anxiété et de la tristesse, des sentiments inévitables chez Lotto. » - Arcangeli « Zuffi » OEuvres - Portrait de l’évêque Bernardo de’ Rossi, 1505, huile sur panneau, 54 x 41, Naples, Museo di Capodimonte.
- Allégorie du Vice et de la Vertu, 1505, huile sur panneau, 56,5 x 42,2, Washington, National Gallery, couvercle du Portrait de l’évêque Bernardo de’ Rossi.
- Allégorie de la Chasteté, 1505 circa, huile sur panneau, 43 x 33,7, Washington, National Gallery, couvercle d’un portrait non identifié.
- Madone entre les saints Pierre, Christine et Jérôme (Sacra Conversazione), 1505, huile sur panneau, 177 x 162, Trévise, église de Sainte-Christine al Tiverone.
- Jeune homme avec un couvre-chef, 1505, huile sur panneau, 34 x 27, Bergame, Accademia Carrara.
- Vierge à l’Enfant avec des saints, ca 1506, huile sur toile, 80 x 102, Édimbourg, National Gallery of Scotland.
- Buste de femme, circa 1505-06, huile sur toile, 36x28, Dijon, Musée des Beaux-Arts.
- Assomption, 1506, huile sur panneau, 175 x 162, Asolo, Duomo.
- Portrait de jeune homme à la lanterne, 1506, huile sur panneau, 42 x 53, Vienne, Kunsthistorisches Museum.
- Saint Jérôme pénitent, 1506, huile sur panneau, 48 x 40, Paris, Louvre.
- Mariage mystique de sainte Catherine, ca 1508, huile sur panneau, 71,3 x 91,2, Alte Pinakothek.
- Vierge à l’Enfant avec les saints Ignace d’Antioche et Onofrio, 1508, huile sur panneau, 51x65, Rome, Galerie Borghèse.
- Mariage mystique de sainte Catherine, ca 1508, huile sur panneau, 42 x 48, Boston, Museum of Fine Arts.
- Polyptyque de Recanati, 1508, huile sur panneau, 227 x 108, Recanati, Museo Civico Villa Coloredo Mels.
- Vierge à l’Enfant avec les saints François, Jean-Baptiste, Jérôme et Catherine, ca. 1508, huile sur panneau, 40x29, Cracovie, Muzeum Narodowe.
- Portrait de bijoutier, 1509–1512, huile sur toile, 80 x 75, Los Angeles, Paul Getty Museum.
- Déposition, 1512, Jesi, Pinacoteca civica e galleria di arte contemporanea di Jesi.
- Transfiguration, 1512, huile sur panneau, 300 x 203, Recanati, Museo Civico Villa Coloredo Mels.
- Saint Jacques Pèlerin, 1512, Recanati, Museo Civico Villa Coloredo Mels.
- Le Christ conduit les apôtres sur le mont Tabor, 1512, huile sur panneau, 26,5 x 57,5, Saint-Pétersbourg, Ermitage, panneau de la prédelle de la Transfiguration.
- Judith avec la tête d’Holopherne, 1512, huile sur panneau, 20x15, Rome, Banca Nazionale del Lavoro.
- Saint Vincent Ferrier en gloire, 1513, Recanati, Eglise Saint Dominique.
- Déposition de Jésus Christ au sépulcre, 1513-1516, huile sur panneau, 50 x 96, Bergame, Accademia Carrara.
- Saint Jérôme pénitent, ca 1513-15, huile sur panneau, 55,8 x 40, Bucarest, Muzeul National de Arta al României.
- Lapidation de saint Etienne,1513-1516, huile sur panneau, 51 x 97, Bergame, Accademia Carrara.
- Saint Dominique de Guzman ressuscite Napoléon Orsini, 1513-1516, huile sur panneau, 51 x 97, Bergame, Accademia Carrara.
- Saint Jérôme pénitent, 1515, huile sur toile, Allentown, Pennsylvania, Art Museum.
- Retable de saint Barthélémy, 1516, huile sur panneau, 520 x 250, Bergame, église de Saint Barthélémy.
- Suzanne et les vieillards, 1517, huile sur panneau, 66 x 50, Florence, Offices.
- Lucina Brembati, ca 1518, huile sur panneau, 52 x 44, Bergame, Accademia Carrara.
- Autoportrait, ca 1520, huile sur toile, 71 x 61, San Francisco, Fine Arts Museums.
- Adieu du Christ à sa Mère, 1521, huile sur toile, 126 x 99, Berlin, Staatliche Museen.
- Retable de saint Bernardin, 1521, huile sur panneau , 300 x 275, Bergame, San Bernardino in Pignolo.
- Vierge trônant avec l’Enfant, sainte Catherine, saint Augustin, saint Sébastien, saint Antoine et saint Giovannino, 1521, huile sur panneau, 287 x 267, Bergame, église Santo Spirito.
- Sainte Catherine, 1522, huile sur panneau, 57 x 50, Washington, National Gallery.
- Adoration de l’Enfant, 1523, huile sur panneau, 46 x 36, Washington, National Gallery.
- Mariage mystique de sainte Catherine, 1523, huile sur toile, 189 x 134, Bergame, Accademia Carrara.
- Marsilio Cassotti et son épouse Faustine, 1523, huile surpanneau, 71x84, Madrid, Museo del Prado.
- Trinité, 1523-24, huile sur toile, 170x115, Bergame, Eglise Sant’Alessandro della Croce.
- Sainte Famille avec saint Jérôme et saint Nicolas da Tolentino, 1524, huile sur toile, 94 x 78, Boston, Museum of Fine Arts.
- Mariage mystique de sainte Catherine avec des saints, 1524, huile sur toile, 98x115, Rome, Galleria Nazionale d’Arte Antica.
- Vierge à l’Enfant, saint Roch et saint Sébastian, 1524, huile sur toile, 81,8 x 108,5, Ottawa, National Gallery of Canada.
- Portrait de famille, 1524, huile sur toile, 96 x 116, Saint-Pétersbourg, Ermitage.
- Oratoire Suardi, 1524, fresques, Trescore Balneario.
- Scènes de la Vie de Marie, 1525, fresques, Bergame, Eglise San Michele al Pozzo Bianco.
- Nativité, 1525, fresque, Credaro, Eglise San Giorgio.
- Vierge à l’Enfant et deux donateurs, 1525–1530, huile sur toile, 85 x 115, Los Angeles, Paul Getty Museum.
- Vénus et Cupidon, ca 1525, huile sur toile, 92.4 x 111.4, New York, Metropolitan Museum.
- Portrait de jeune homme au livre, 1526, huile sur panneau, 47 x 38, Milan, Castello Sforzesco.
- Vierge à l’Enfant avec saint Joseph et saint Jérôme dite Madone des Roses, 1526, Jesi, Pinacoteca civica.
- Annonciation, 1526, Jesi, Pinacoteca civica.
- Le Christ et la femme adultère, ca 1528, huile sur toile, 124 x 156, Paris, Louvre.
- Adoration de l’Enfant, huile sur toile, 150 x 237, Paris, Louvre.
- Le Christ portant la Croix, 1526, huile sur toile, 66 x 60, Paris, Louvre.
- Saint Jérôme, huile sur panneau, 51 x 40, Hamburg, Kunsthalle.
- Portrait de jeune homme, huile sur toile, 47 x 38, Berlin, Staatliche Museen.
- Portrait d’architecte, huile sur toile, 108 x 86, Berlin, Staatliche Museen.
- Le Jeune Malade, 1527, huile sur toile, 98 x 116, Venise, Gallerie dell'Accademia.
- Portrait d’Andrea Odoni, 1527, huile sur toile, 101 x 114, Hampton Court, Collections royales.
- Annonciation, 1528, huile sur panneau, 166 x 114, Recanati, Museo Civico Villa Coloredo Mels.
- Vierge à l’Enfant avec sainte Catherine d’Alexandrie et saint Thomas, ca.1528-30, huile sur toile, 113,5x152, Vienne, Kunsthistorisches Museum.
- Triple portrait d’orfèvre, ca 1530, huile sur toile, 52x79, Vienne, Kunsthistorisches Museum.
- Saint Nicolas en gloire, 1529, huile sur toile, 335 x 188, Venise, Eglise du Carmine.
- Repos pendant la fuite en Égypte avec sainte Justine, 1530, huile sur toile, 82 x 132,5, Saint-Pétersbourg, Ermitage.
- Crucifixion, 1531, huile sur panneau, 450 x 250, Eglise Santa Maria, Monte San Giusto, (Province de Macerata).
- Visitation, 1531, Jesi, Pinacoteca civica.
- Sainte Lucie devant le juge, 1532, huile sur panneau, 243 x 237, Jesi, Pinacoteca civica.
- Saint Christophe, saint Roch et saint Sébastien, 1532 - 1535, Lorette, Pinacoteca di palazzo Apostolico.
- L’Enfant Jésus dormant entre la Vierge, saint Joseph et sainte Catherine d’Alexandrie, 1533, huile sur toile, 81 x 115, Bergame, Accademia Carrara.
- Portrait de dame en Lucrèce, 1533, huile sur toile, 96x110,5, Londres, The Trustees of the National Gallery.
- Sainte Famille avec les saints Jérôme, Anne et Joachim, 1534, huile sur toile, 69 x 87,5, Florence, Galerie des Offices.
- Adoration des bergers, ca. 1534, huile sur toile, 147x106, Brescia, Musei Civici d’Arte e di Storia.
- Portrait d’homme, ca. 1535, 118 x 105, Rome, Galerie Borghese.
- Sainte Famille, ca 1537, olio su tela, 150 x 237, Paris, Louvre.
- Portrait de jeune homme, huile sur panneau, 28 x 22, Florence, Galerie des Offices.
- Madone du Rosaire, 1539, huile sur toile, 384 x 264, Cingoli, église Saint Nicolas.
- Vierge à l’Enfant avec des saints dite Pala de l'hallebarde, 1539, Ancône, Pinacoteca civica "Francesco Podesti".
- Portrait d’homme, 1541, huile sur carton, 57.8 x 46.5, Ottawa, National Gallery of Canada.
- Febo da Brescia, 1543-44, huile sur toile, 82x78, Milan, Pinacoteca di Brera.
- Laura da Pola, 1543-44, huile sur toile, 90x75, Milan, Pinacoteca di Brera.
- Portrait d’homme avec des gants, 1543 (?), huile sur toile, 90x75, Milan Pinacoteca di Brera.
- Pietà, 1545, huile sur toile, 185x150, Milan, Pinacoteca di Brera.
- Portrait d’homme, 1541, huile sur toile, 55 x 44.5, San Francisco, Fine Arts Museums.
- Offrande de Saint Antoine, 1542, huile sur toile, 332 x 235, Venezia, église de SS Jean et Paul.
- Baptème du Christ, 1544-1549, Lorette, Pinacoteca di palazzo Apostolico.
- Sacrifice de Melchisedech, 1545-1550, Lorette, Pinacoteca di palazzo Apostolico.
- Madone et saints, 1546, Venise, église San Giacomo dell’Orio.
- Le Christ et la femme adultère, 1548-1550, Lorette, Pinacoteca di palazzo Apostolico.
- Adoration de l’Enfant, 1548-1550, Lorette, Pinacoteca di palazzo Apostolico.
- Adoration des Mages, 1548-1555, Lorette, Pinacoteca di palazzo Apostolico.
- Vierge à l’Enfant avec des saints, 1548, Mogliano, église Santa Maria della Piazza.
- Portrait du frère Gregorio Belo da Vicenza, 1548, huile sur toile, 87 x 71, New York, Metropolitan Museum.
- Assomption, 1550, Ancone, église San Francesco alle Scale.
- Saint Michel archange repoussant Lucifer, 1550 ca., Lorette, Pinacoteca di palazzo Apostolico.
- L’arbalétrier, 1551, Rome, Pinacoteca Capitolina.
- Portrait de vieillard, attribué, ca 1552, huile sur toile, 93 x 72, Saint-Pétersbourg, Ermitage.
- Présentation au Temple, 1555, huile sur toile, 170 x 157, Lorette, Pinacoteca di palazzo Apostolico.
Bibliographie - Arcangeli : Pittori nelle Marche fra '500 e '600, catalogo, Urbino, 1979.
- Argan Giulio Carlo : Storia dell’arte italiana, Florence, 1968.
- Brown D. A., P. Humfrey P., Lucco M. (sous la direction de) : Lorenzo Lotto. Il genio inquieto del Rinascimento, catalogo della mostra, Bergame, 1998.
- Colalucci : Lotto, Florence, 1994, (ISBN 8809761871).
- Cortesi Bosco : Gli affreschi dell’oratorio Suardi. Lorenzo Lotto nella crisi della Riforma, Bergame, 1980.
- Gentili : I giardini della contemplazione. Lorenzo Lotto 1503 – 1512, Rome, 1985.
- Lanzi : Histoire de la peinture en Italie : depuis la renaissance des Beaux-arts jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, Seguin, Paris, 1824.
- Exposition Lorenzo Lotto : 1480-1557, Galerie Nationale du Grand Palais, du 13 octobre 1998 au 11 janvier 1999, RMN, Paris, 1998.
- Mariani Canova : L’opera completa di Lorenzo Lotto, Milan, 1975.
- Mascherpa : Lorenzo Lotto a Bergamo, Milan, 1971.
- Zampetti Pietro : Lorenzo Lotto, Milan, 1965.
- Zanchi Mauro : Lorenzo Lotto et l’imaginaire alchimique : les imprese dans les marqueteries du choeur de la basilique de S. Marie Majeure à Bergame, Ferrari, Bergame, 1998.
- Zuffi : Lotto, Milan, 1992, (ISBN 8843543652).
SourcesLiens internes - Giorgio Vasari le cite et décrit sa biographie dans Le Vite où il le nomme Lorenzo Lotto pittor veniziano.
- Les écoles italiennes de peinture
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